LA CRISE A BON DOS !!!
Crise - Les liquidations judiciaires en France en hausse de 25 %
Jean Bouclier, le lundi 3 août 2009 à 04:00
Adjugées, vendues, et multipliées ! S’étendant à tous les secteurs d’activité, les mises en faillite d’entreprises suivent la crise comme son ombre. Alors que les liquidations judiciaires devraient, selon une étude de la société Euler Hermes, augmenter de 35 % dans le monde pour l’année 2009, l’Hexagone se rattrape comme il peut avec une hausse attendue de 25 %, précédant une autre progression de 9 % pour 2010. Le cap douloureux des 73.000 faillites, très sinistre référence de 1993, devrait être dépassé.
Cependant,
lorsque l’activité industrielle ou commerciale s’éteint, les actifs de
l’entreprise ne se réduisent pas nécessairement à néant. Tant s’en
faut. Du parc informatique aux chaises de bureaux, du nécessaire de
coiffure aux vêtements entassés, les stocks pris en charge par les
commissaires-priseurs avant les mises aux enchères s’accumulent. « Nous
avons 30 % de dossiers en plus », note Perrine Bellier, membre
d’Alliance Enchères, un regroupement d’études en Normandie. Des liquidations judiciaires
qui touchent les PME en assèchement de trésorerie, mais concernent
également les entreprises de plus de 100 salariés venant grossir les
rangs. Et la liste des « invités » s’allonge : « Nous nous occupons du
secteur libéral, reprend Perrine Bellier, de cabinets d’architectes,
d’infirmières ou de pharmacies. C’est un phénomène nouveau. »
Enchères à prix cassés
Avec 14 % de commission prise sur la vente, l’augmentation du nombre de liquidations devrait en théorie abondamment garnir la tirelire des commissaires-priseurs. Pourtant, « les actifs des entreprises sont souvent de faible valeur », précise Maître Alain Turpin, vice-président de la Chambre nationale des commissaires-priseurs judiciaires. Si certains coups de marteau peuvent rapporter gros, d’autres se font pour de modestes chaises, des bureaux abîmés ou des écrans usagés… Estimés à près de 200 millions d’euros en 2005, les produits des ventes d’actifs, en dépit de l’accroissement en volume, sont ainsi tombés à 178 millions d’euros en 2008, rapporte la Chambre.Position de force
En totale harmonie avec la loi de l’offre et de la demande, la hausse des saisies et des stocks provoque des ventes aux rabais et place les acheteurs en position de force. « La décote par rapport au prix du marché se situe entre 30 et 60 % », estime Perrine Bellier. Les particuliers et habitués des salles de ventes peuvent ainsi se frotter les mains, car la chasse aux bonnes affaires n’a plus de saison. Mais ce « boom » des liquidations ne saurait être qu’une histoire de chiffres. « La vente aux enchères d’une société marque la fin d’une vie pour beaucoup de personnes », conclut Perrine Bellier. Alors que les bigoudis, casiers et autres fournitures se bradent, des années de labeur se dilapident à la pelle.Inscrivez-vous au blog
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